C'est un souvenir comme d'hier, decision prise sans premeditation, discutant avec une pedale et m'entendre dire : " Moi de toute façon je me casse, je monte à Paris, je veux plus de cette vie ou jamais demain ne veut dire quelque chose "
...Une grande phrase à la con parmis tant d'autres ( mais dans un silence, je me suis rendue compte que j'allais vraiment le faire ), pas des paroles en l'air, remplir un sac de choses et d'autres sans importance, qu'est qu'on emmene ?
La gare, la queue au guichet, un sourire à mon voisin de voyage, un chapelet dansant entre mes doigts, pour le symbole, pour pas debarquer la bas comme une putain de crevarde... J'allais manger la grose ville, la croquer à pleine dents... Revulsion verrouillée, à l'instinct et depuis toujours faire comme ça, tout l'exterieur souriant, amoureux et paisible, et dedans, l'envie de se vomir... La belle gosse du village qui a voulu voir à quoi ressemblaient les garçons de la ville, fille de pere alcoolique et de mere aliénée tu vois, fille de parents morts...En fait j'ai plus aucune famille.
Je suis pas gourde au point de pas savoir à quoi je ressemble, mais je suis pas gourde non plus au point d'attendre sur qui que ce soit pour savoir à ma place ce que je suis capable de faire ou pas. On verra bien en fin de parcours ou j'en serais...et ça me fera bien marrer tous les gens qui m'ont prise pour une conne puisque je vais leur montrer...Mais bon! Je suis pas gourde au point d'imaginer que je suis la seule fille qui parle comme ça... Salope de faible qui a toujours eu le don de se faire remarquer.
C'est le plus inouie qui m'est sortit de l'absurde ...
Suis arrivée comme une conne, comme prevu...Il etait à l'autre bout du quai cet abruti qui ne sais meme pas reconnaitre un numero de wagon, j'ai bousculé six personnes, et nous nous sommes aperçu, il me souriait, son cauchemard de la veille, je l'ai revé à cet instant... Un murmure dans ma tete ..." Tu es sur le plateau de ta crasse, pauvre chienne, savoure ta scene! "
Après quelques etreintes, un thé sur son futon, nous nous sommes endormis l'un contre l'autre, mon corps d'enfant dans son corps d'homme( ou le contraire), je me suis reveillée sa main posée sur ma hanche pointue; le lendemain, je l'ai savouré du regard et de la peau, la premiere fois que je l'ai vu, j'ai eu une envie meurtriere.
Il puait le parfum.
Cette sale odeur est devenue une liqueur transcendante.
Ses draps, le linge transpirant de nos emois erotiques.
Sa peau que je n'osais toucher, ma peau que j'aimais carresser.
Ses yeux que je voulais crever, le vin dans lequel je baignais mes courbes.
Un vide, un gouffre s'est fait entre nous. Mon être à portée de tes doigts.
J'ai encore l'envie d'un meutre.
Le moment viendra, le moment vient toujours.....